‘’J’ai eu l’occasion de suivre ce samedi soir du 25 janvier 2020 à travers les médias privés ce 49ème anniversaire de la pendaison des mercenaires guinéens et étrangers de l’agression du 22 novembre 1970 organisée et exécutée par trois nations européennes à savoir : La France, l’Allemagne fédérale d’alors et le Portugal. Pour un rappel d’histoire chacune des trois nations avaient sa raison. Comme vous devez le savoir, la France n’a jamais pardonné à la Guinée son vote référendaire du 28 septembre 1958. Que voilà la cause de la dislocation de l’empire colonial français en Afrique. L’Allemagne fédérale d’alors reprochait au gouvernement guinéen la reconnaissance de la RDA (République démocratique Allemande). Quant au Portugal, il avait à gérer la guerre d’indépendance que le PAIGC de la Guinée Bissau avait déclarée contre lui. Et le PAIGC était basé à Conakry.
Mes chers compatriotes
Après la mort d’Ahmed Sékou Touré en 1984, pour mieux appréhender la guerre d’indépendance que la France et ses alliés avaient déclarés à la Guinée dès le lendemain de notre indépendance, j’avais préféré fermer les livres du président guinéen pour ouvrir ceux des décideurs français qui n’ont pas cesser de libérer leur conscience pour décrire les tenants et aboutissants de cette sale guerre. Parmi eux, je vous rappelle Pierre Messmer, le dernier gouverneur général de l’AOF dans son livre « Après tant de bataille » publié en 1992. Les agents secrets français : Pascal Krop et Roger Faligot dans leur livre « La piscine » et bien d’autres encore. L’agression impérialo portugaise du 22 novembre 1970 avait été le constat d’un échec. Celui des complots ourdis et décrits par les agents secrets français contre la Guinée. Il fallait donc prendre des armes le 22 novembre 1970. Malheureusement et très malheureusement pour les agresseurs, c’est le peuple de Guinée tout entier qui avait pris les armes pour écraser le même jour les ennemis.
Tenez-vous bien, Ahmed Sékou Touré avait fait appel à toute l’Afrique et aux Nations Unies pour gérer l’agression. Le conseil de sécurité avait envoyé en Guinée une délégation composée de cinq nations, c’est le Népalais Palhadur qui en était le chef. Les agresseurs guinéens et étrangers arrêtés le 22 novembre ont été interrogés par cette délégation. La résolution du conseil de sécurité en fait foi. En Afrique, l’OUA et l’OERS ont chacune sa résolution qui existe effectivement. C’est fort de tous ces documents que le gouvernement guinéen a érigé en tribunal spécial, l’Assemblée nationale qui a confirmé la décision du peuple exigeant la condamnation à mort des agresseurs. D’où la pendaison du 25 janvier 1971 à travers toute la nation, du pont 8 novembre jusqu’à Yomou.
C’est une situation qui ne vient pas seulement de la Guinée. La France l’avait vécue en 1945. Avant d’agresser la France, Adolphe Hitler avait recruté les « Collabos » français que le gouvernement français avait exécutés après la victoire contre Hitler. Pendant la guerre d’indépendance de la Guinée, le gouvernement du Général de Gaulle n’a pas hésité d’imiter Hitler pour recruter certains guinéens contre la Guinée indépendante. Ce sont les décideurs français qui le confirment dans leurs documents. Aujourd’hui, les enfants de ces guinéens recrutés pleurent leurs parents. Je crois qu’ils ont raison. Ils sont bel et bien des orphelins, j’ai pitié d’eux. Leurs parents avaient subi la sanction qu’ils méritaient selon le peuple tout entier de la Guinée qui était hier incontestablement uni face aux envahisseurs. C’est pourquoi, je souhaite ardemment le retour de cette unité nationale pour le bien-être de tous et de chacun. La France le sait très bien parce qu’elle avait solennellement reconnu sa faute et avait présenté ses excuses à la Guinée dans le communiqué diffusé le 14 juillet 1975 sous l’égide des Nations Unies’’.
El Hadj Momo Bangoura
Président d’honneur du PDG-RDA