Ils ne sont pas les partis les mieux implantés en Guinée. Ils ne représentent pas grand-chose en termes de poids électoral. Certains d’entre eux parviennent difficilement à tenir une assemblée générale par semaine, d’autres ne sont connus que de par les noms de leurs « leaders » et la présence permanente de ces derniers dans les médias qui constituent leur unique espace d’expression; d’autres encore ne disposent d’aucune ressource qui puisse leur permettre de faire face aux obligations financières afférentes à une élection quelle qu’elle soit ; d’autres enfin ne sont mêmes pas certains que le scrutin du 16 février aura lieu et n’ont pas été capables de désigner des candidats pour toutes les circonscriptions électorales du pays, preuve palpable de leur faible représentativité sur le plan national. C’est dire qu’ils sont persuadés à l’avance qu’ils ne pourront obtenir tout au plus que quelques sièges qui pourraient leur être attribués, au besoin, par application du » plus fort reste ». C’est comme si, pour certains de ces partis politiques, un ou deux députés au maximum combleraient toutes leurs attentes ou plutôt être à l’Assemblée nationale était l’unique objectif, étant entendu qu’ils n’auront aucun rôle significatif dans les prises de décisions de l’institution parlementaire.
Mais en dépit de tout cela, ce sont certains de ces partis qui bousculent, paraît-il, au portillon de la Céni pour déposer leurs listes de candidatures aux élections législatives annoncées le 16 février prochain et ce, malgré le montant de la caution que la classe politique et de nombreux observateurs trouvaient très élevés et hors de portée pour beaucoup.
Par ailleurs, ils savent qu’il y a un véritable débat au sujet de la sincérité du fichier électoral. Et cette question est loin d’être réglée. Mais ils sont disposés à aller aux élections. Il y en a même un qui menace de déposer plainte contre la Céni si les élections du 16 février ne se tenaient pas.
Allez-y comprendre quelque chose.
On a l’impression parfois que c’est l’extrême rancœur à l’égard des « grands partis » qui poussent les « petits partis » qui prétendent être eux aussi de l’Opposition à toutes les compromissions. C’est à croire que leur positionnement est très souvent fonction de ce qui leur a été refusé ou accordé par les « grands partis ».
Me Mohamed Traoré