Le président déclaré élu au Kenya est la preuve qu’une volonté farouche et une appétence à vaincre les stéréotypes peuvent conduire à la gloire et au succès. Avant de devenir d’abord un puissant homme d’affaires, homme politique incontournable et aujourd’hui président de la république, William Ruto a dû partir du bas de l’échelle. Retour sur la vie et l’ascension de cet ancien vendeur ambulant de poulets

Il y a 30 ans, William Ruto prenait pied en politique cornaqué en cela par l’ancien président Daniel Arap Moi. Celui qui a fait ses classes dans la jeunesse du parti du défunt président kenyan a eu un parcours des plus atypiques, pour se hisser au firmament de la plus haute fonction politique possible dans son pays. Ce n’était pas gagné d’avance.

Marié et père de six enfants, William Ruto est de l’ethnie Kalenjin, l’une des plus importantes du Kenya. De lui, les Kenyans retiennent un homme qui a voulu réussir et qui s’en est donné les moyens à force de courage et d’abnégation. En le décrivant dans sa jeunesse, on note que le nouveau président kenyan est le symbole achevé qu’un homme de condition modeste peut devenir très riche à force de travail.

Selon ses hagiographes, ce qui est aussi reconnu au Kenya, William Ruto a eu une enfance difficile au plan social. Ce qui fait qu’il est allé à l’école primaire sans chaussures. On dit de lui qu’il a porté sa première paire de chaussures à l’âge de 15 ans. Ce n’est pas tout. Pour joindre les deux bouts, il a également vendu des poulets et des arachides au bord de la route dans les zones rurales de la vallée du Rift.

« Ce qui rend Ruto singulier, c’est la rapidité de son ascension, son ambition », souligne l’analyste politique kényane Nerima Wako-Ojiwa, citée par TV5. « Il est allé à contre-courant (des pratiques). Il est passé devant beaucoup de gens sans demander l’autorisation », ajoute-t-elle soulignant que « beaucoup de gens (avaient) peur que s’il arrive au pouvoir, il soit impossible à déloger ensuite ».

William Ruto vient en effet de créer un séisme politique au Kenya où deux familles politiques se disputent le pouvoir d’Etat depuis 1963, à savoir les Kenyatta et les Odinga. C’est pour cela que beaucoup d’électeurs ont rejoint l’ancien vendeur de poulets qui se définit comme le patron en chef des débrouillards. Sa création « Hustler in chief », « débrouillard en chef », a un écho favorable auprès des jeunes.

Ces derniers et plusieurs couches sociales ont été réceptifs à son discours. William Ruto veut en effet travailler pour l’amélioration des conditions de vies des plus démunis, suivant son propre exemple. Son parcours personnel a milité pour lui. En effet, après ses précaires études primaires, il a pu atteindre l’université et y décrocher des diplômes.

Devenu professeur en Sciences, William Ruto n’a pas oublié son passé. Il a continué à investir dans les poulets qu’il vendait dans son enfance. Aujourd’hui, Ruto est à la tête d’une grande entreprise de volailles, un des piliers de sa fortune qui comprendrait également des hôtels, des milliers d’hectares de terres… C’est l’un des hommes les plus fortunés du Kenya..

Source : afrikMag

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