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Le G20 entre défis et opportunités

(Note de l’éditeur : Cet article reflète le point de vue de l’auteur Yi Da et pas nécessairement celui de CGTN.)

« Le développement est un voyage qui compte plus de naufragés que de navigateurs. » Cette métaphore, développée il y a plus d’un demi-siècle par l’écrivain uruguayen Eduardo Galeano pour dénoncer les pillages colonialistes, nous invite à réfléchir sur un modèle de développement qui ne repose plus sur des déséquilibres ou des inégalités. Dans un contexte de changement et d’incertitude, où la reprise mondiale reste faible et que le fossé Nord-Sud s’accentue, l’urgence d’un monde plus juste s’impose. Le G20 peut-il jouer son rôle ? Comment la Chine y contribuera-t-elle ? La réponse est attendue, à Rio.

Une plateforme plus inclusive

La fin du XXe siècle marque un tournant. Le déplacement progressif du centre économique mondial vers l’Est est accéléré par l’essor des pays émergents. Le G7, dominé par les grandes puissances industrialisées, montre ses limites et son inadéquation face aux mutations contemporaines.

C’est dans ce contexte qu’est né le G20 qui a une représentation plus fidèle des réalités mondiales. La crise financière de 2008 a propulsé le groupe au rang de premier forum de coordination économique. Cette évolution témoigne d’une aspiration collective à un ordre économique mondial qui répond aux besoins des économies émergentes.

Une Chine plus engagée

La Chine, aujourd’hui la première économie en développement au monde, est un acteur majeur pour un G20 plus inclusif. Membre fondateur, elle assume de plus en plus un rôle pionnier en son sein. Si sa présidence tournante en 2005 a marqué un premier jalon dans son engagement pour une gouvernance plus équilibrée, elle a renforcé sa voix en 2008 en soutenant le passage du forum au niveau des chefs d’État et de gouvernement.

Le sommet de Hangzhou en 2016 est un tournant historique. Sur la base d’un cadre de croissance forte, durable et équilibrée établi lors du sommet de Pittsburgh en 2009, Hangzhou a mis en lumière l’importance de l’inclusion. Lors de la cérémonie de clôture, le président Xi Jinping a affirmé la détermination de la Chine à faire partager au monde entier « les fruits de la coopération du G20 ». Cette perspective s’est concrétisée dans le Plan d’action du G20 pour la mise en œuvre du Programme 2030, axé sur un partage équitable et solidaire des bénéfices de la croissance. Ce sommet s’est également distingué par une participation accrue des pays en développement, illustrant la conception chinoise d’un espace de dialogue plus représentatif.

Un avenir plus juste

Au fil des ans, la Chine a redoublé d’efforts pour faire entendre la voix du Sud, plaidant activement pour que les pays en développement disposent de plus de poids au sein des instances mondiales, comme en témoigne son appui déterminant en 2023 à l’adhésion de l’Union Africaine au G20. Sous son impulsion, conjuguée à celle d’autres pays, ce mécanisme provisoire de gestion de crise est devenu une véritable plateforme de gouvernance mondiale. Le G20 suscite de grandes attentes, particulièrement en matière de réforme du système financier international, pour garantir l’équité à chaque nation.

Un engagement global est impératif et la Chine y apporte sa contribution. L’Initiative pour le Développement mondial, lancée en 2021, en est une action forte qui a fédéré un large soutien international autour d’un développement partagé. Dans ce cadre, la création du Fonds pour le développement mondial et la coopération Sud-Sud a permis de mobiliser un milliard de dollars américains supplémentaires au-delà des trois milliards déjà investis. Grâce à ce fonds, le Programme alimentaire mondial a déployé des projets d’aide alimentaire au Burkina Faso, au Laos et au Togo. En Papouasie-Nouvelle-Guinée, le projet Juncao, financé par cette initiative, a permis d’augmenter les revenus des agriculteurs locaux. Résultats concrets et substantiels de la coopération internationale sur le développement local.

Au moment où certains prônent le repli sur soi et que les instabilités s’accentuent, la Chine défend résolument l’ouverture et le partage. Lors du 3e plénum du XXe Comité central du Parti communiste chinois, Beijing a réitéré sa volonté d’élargir son ouverture, proposant de partager ses opportunités avec le reste du monde pour contrer les vents du protectionnisme. Cet engagement se poursuivra à Rio, où la Chine partagera ses expériences en matière de lutte contre la faim et la pauvreté.

Face aux disparités du monde, nous sommes confrontés à un choix : construire ensemble un avenir solidaire ou se laisser diviser par les intérêts particuliers. Pour la Chine, l’heure est venue de tourner résolument le regard vers un futur où l’inclusion l’emporte sur l’exclusion et où la prospérité mondiale devient une réalité partagée.

Source : CGTN (Yi Da est un spécialiste en relations internationales basé à Beijing. Photo : VCG)

 

 

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