Le village de Ndoumale, dans le sud du Cameroun, évoquait pratiquement tout aux gens sauf le développement.
Situé en périphérie de la ville côtière de Kribi, ce village autrefois inaccessible connaît aujourd’hui un renouveau grâce à la mise en œuvre de projets de coopération sino-africains.
Sa transformation a commencé en 2011 lorsque l’entreprise China Harbor Engineering Company Ltd (CHEC) a commencé à construire la première phase du port en eau profonde de Kribi, à environ 25km du village.
Dans le même temps, la filiale camerounaise de la société de BTP chinoise CGCOC Group a entrepris de construire à Ndoumale une usine de traitement d’eau potable et ses installations connexes, lesquels peuvent produire 7.000 mètres cubes d’eau par jour.
Une fois cette infrastructure achevée, un nouveau monde de possibilités s’est ouvert, insufflant une nouvelle vie à ce village où habitent environ 600 personnes.
UN RESEAU DE ROUTES ET DE PONTS
Pour atteindre Ndoumale, il fallait marcher pendant au moins deux heures sur une piste de terre cahoteuse. Il y avait « un cours d’eau qui n’avait pas de pont. Il n’y avait pas de route », se souvient Henri Bikouo, le chef traditionnel du village.
Aujourd’hui, les choses ont changé. Dans le cadre de sa responsabilité sociale, CHEC y a construit des routes et des ponts.
« La route est une source de richesse, car elle nous a ouverts au monde. Nous achetons maintenant des marchandises ailleurs et de plus en plus de gens s’installent et construisent des bâtiments dans notre village », s’est félicité Jean Edjanle, 63 ans, un habitant de Ndoumale.
Le réseau routier s’étend jusqu’à la localité de Bagyeli, où vivent des Pygmées, un groupe ethnique indigène.
« Parfois, nous traversions en pirogue pour aller à l’école, mais maintenant nous allons par la route. C’est bien pour nous », s’est réjouie Marie Belle Ndabouane, l’épouse du chef de Bagyeli.
UNE ECOLE POUR ENFANTS AVEC SIX SALLES DE CLASSE
A Ndoumale, les enfants devaient parcourir neuf kilomètres pour aller à l’école la plus proche, car il n’y avait pas d’établissement scolaire dans leur village, explique M. Bikouo, dont les six enfants ont failli abandonner l’école en raison des risques et des coûts liés à ce long voyage. Il y a aujourd’hui de l’espoir.
Lorsque les journalistes de Xinhua sont arrivés dans le village, Brian Mengue, 10 ans, qui souhaite devenir médecin, était occupé à suivre les cours avec ses amis à l’école maternelle et primaire de Ndoumale.
Le bâtiment composé de six salles de classe a autrefois abrité les ouvriers chinois de la CGCOC qui construisaient l’usine de traitement d’eau, mais lorsqu’ils sont partis après avoir achevé leur projet, le bâtiment a été transformé en école.
C’est la seule école primaire du village et elle fonctionne depuis trois ans.
« Avant, les enfants ne pouvaient pas partir à l’école. Maintenant, comme l’école est proche, tout le monde la fréquente », a confié sa directrice, Louise Njole Edjenguele, 26 ans.
« L’école donne un bon avenir, elle fait réfléchir. Je suis content parce que nous avons l’école ici », s’est félicité Brian Mengue.
UNE NUIT SOMBRE ILLUMINEE
Lorsque la nuit tombe à Ndoumale, des lampes solaires sont allumées pour éclairer l’école maternelle et primaire, qui sert également de lieu de cérémonie pour les villageois. Les lampes solaires ont été fournies par CHEC afin de faciliter l’éducation des enfants et les activités nocturnes des habitants.
« L’année prochaine, le nombre d’inscriptions à l’école augmentera certainement grâce à la lumière », a estimé Mme Edjenguele.
A 18H30, les villageois se sont rassemblés dans l’une des salles de classe pour écouter et regarder des membres du personnel de CHEC parler des mesures de sécurité routière sur une autoroute que l’entreprise chinoise a construite à quelques kilomètres de là. Les villageois ont applaudi avec enthousiasme lorsque les lampes solaires ont été allumées.
« C’est merveilleux ! Nous sommes bénis ! », s’est écrié l’un des villageois dans la salle.
A Bagyeli, les Pygmées ont dansé gaiement pour saluer l’installation de panneaux solaires dans la localité. Mme Ndabouane, l’épouse du chef du village, a estimé que leurs vies ont été transformées depuis que CHEC a installé ces panneaux solaires.
« Nous l’utilisons (la lumière) dans la cuisine. Si vous voulez préparer quelque chose, vous l’allumez (…) et la lumière peut durer jusqu’au matin, ce qui est une bonne chose. Lorsque les enfants vont à l’école, ils allument la lumière. Cela les aidera aussi à être sages et intelligents à l’école », a-t-elle assuré.
M. Bikouo, le chef traditionnel de Ndoumale, est fier de la transformation de son village. Agé de 58 ans, il a avoué que son rêve était de sortir sa communauté de la pauvreté et d’atteindre la prospérité, et que ce rêve était en train de devenir réalité grâce à la coopération sino-africaine.
« Nous leur faisons confiance (aux Chinois) et nous comptons les accompagner dans tous ces projets », a-t-il dit. Fin
YAOUNDE, 24 juillet (Xinhua)