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Laurent Gbagbo en campagne pour 2025

La ville ivoirienne est symbolique. Bonoua, à 65 kilomètre d’Abidjan, est la ville natale de son ex-épouse Simone Ehivet Gbagbo. C’est aussi dans cette localité que Laurent Gbagbo a lancé officiellement sa carrière politique en 1990. Il y a plus de 30 ans donc. Ce dimanche 14 juillet 2024, Laurent Gbagbo est de retour ici, sur la place Mangoua. Des centaines de militants du PPA-CI se sont donnés rendez-vous pour l’accueillir.

« Ils vont revenir à la raison »

Laurent Gbagbo est déjà en campagne pour la présidentielle de 2025 en Côte d’Ivoire. Malgré son âge, 79 ans et sa condamnation à 20 ans de prison par la justice ivoirienne qui, aujourd’hui, l’empêche de se présenter.

Qu’importe : ses partisans le considèrent comme le meilleur candidat pour 2025. Ce dimanche Oscar est venu spécialement d’Abidjan avec des amis et croit dur comme fer à la candidature de l’ancien président l’an prochain. « Gbagbo sera notre candidat », assure-t-il. « Eux-mêmes (le pouvoir en place, ndlr) vont revenir à la raison pour intégrer le nom de Laurent Gbagbo sur la liste électorale. »

Tous tiennent le même discours ici. Vincent Kissi, le fédéral du PPA-CI de Bonoua reconnait bien que son leader est fragilisé par les nombreuses années de prison. Mais il insiste : Laurent Gbagbo n’est pas le plus vieux de la scène politique ivoirienne et tous le soutiennent. « Pour nous, il est question de réparer une injustice », insiste Vincent Kissi. « Il faut restaurer Laurent Gbagbo. C’est pour cette raison, que nous ne parlons pas en termes d’âge. » D’ailleurs, « le président Laurent Gbagbo est le cadet du président Ouattara », glisse le fédéral. « Il est fragilisé quelque peu mais, pour nous, il a toutes les facultés pour diriger la Côte d’Ivoire. »

Laurent Gbagbo à la recherche de légitimité

Même s’il est officiellement inéligible, les déplacements de Laurent Gbagbo lui permettre de revendiquer son retour, d’être présent. Il cherche une légitimité. Est-ce que cela suffira ? Au pouvoir de 2000 à 2010, Laurent Gbagbo n’a pas fait que des heureux. En plus, sa formation politique le FPI (Front Populaire Ivoirien) qui faisait sa force et qui l’avait porté au pouvoir a volé en éclat. Divisant ainsi la gauche ivoirienne. Ce qui le fragilise de plus aujourd’hui.

« La politique, c’est d’abord une activité extrêmement éprouvante », estime l’analyste politique Geoffroy Kouao. « La Côte d’Ivoire, c’est 31 régions. Et il faut parcourir toutes ces régions. Est-ce qu’aujourd’hui, avec l’âge qu’il a, Laurent Gbagbo a le même enthousiasme ? Et la même fraicheur physique ? A l’observation, la réponse est malaisée. »

Un long travail de persuasion

L’éclatement du FPI avec le FPI original de Pascal Affi N’Guessan, le COJEP de Charles Blé Goudé et le Mouvement des générations capables (MGC) de Simone Gbagbo, participent à pénaliser électoralement Laurent Gbagbo et joue considérablement sur son aura. Un signe ce dimanche 14 juillet : à Bonoua, Laurent Gbagbo n’aurait pas pu remplir le stade de la ville, d’où le choix de la place Mangoua. Il reste du travail de persuasion si l’ancien président veut réunir toute la gauche politique ivoirienne avant 2025.

Auteur: Julien Adayé

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