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Sénégal : L’opposant Ousmane Sonko arrêté et ramené de force à Dakar, sa « caravane de la liberté » interrompue

Sa brève disparition qui donnait lieu à pas mal de spéculations et son absence des réseaux sociaux depuis dimanche matin ont trouvé une explication officielle. Les forces de l’ordre sénégalaises ont mis fin abruptement dimanche à la marche de l’opposant Ousmane Sonko à travers le pays en l’interpellant dans le sud et en le ramenant de force à Dakar, ont indiqué les autorités.

Pour justifier ce qu’il appelle « raccompagnement encadré », le ministre de l’Intérieur Antoine Diomé a invoqué sur la télévision publique les heurts qui ont accompagné depuis vendredi les forces de l’ordre et les partisans d’Ousmane Sonko, parti vendredi du sud du pays pour rallier Dakar avec sa « caravane de la liberté ». Un homme a été tué au cours de ces incidents. « Il y a eu mort d’homme à Kolda, est-ce que l’Etat va rester les bras croisés […] la réponse ne peut être que négative », s’est justifié le ministre, estimant que l’opposant aurait dû faire une demande d’autorisation préalable avant de lancer son convoi.

Ousmane Sonko, candidat déclaré à la présidentielle 2024, est menacé d’inéligibilité dans des affaires judiciaires qu’il dénonce comme un complot de l’Etat. Il comptait faire de sa marche de retour vers Dakar une démonstration de force. Au-delà des heurts, réguliers quand les supporteurs de l’opposant se mobilisent, le convoi a d’ailleurs drainé des foules de jeunes supporteurs enthousiastes.

Affaire de viols ou complot ?

Une source proche des autorités a précisé qu’Ousmane Sonko avait été interpellé près de Koungheul par les gendarmes et ramené par eux vers la capitale. Le ministre de l’Intérieur a rapporté que des armes avaient été trouvées dans son véhicule.

En 2021, il avait été interpellé à Dakar alors qu’il se rendait en cortège à la convocation d’un juge dans une affaire de viols. Son interpellation avait contribué à déclencher plusieurs jours d’émeutes qui avaient fait au moins une douzaine de morts. Une chambre criminelle doit rendre le 1er juin un verdict très attendu contre lui dans la même affaire de viols présumés. Il a refusé de comparaître, criant au complot du pouvoir pour l’écarter de la présidentielle. En plus d’une éventuelle condamnation, il risque la perte de son éligibilité.

20minutes.fr

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