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Comment les technologies peuvent-elles transformer les écosystèmes agricoles ? (Par Adnane Ben Halima, Vice-Président en charge des relations publiquesHuawei Northern Africa)

Alors que l’Afrique se remet tout juste des conséquences de la pandémie de la Covid-19, de nombreux secteurs clés de l’économie ont souffert de bouleversements dans les chaînes d’approvisionnement, menaçant ainsi la sécurité alimentaire du continent. Il est donc nécessaire d’améliorer la productivité et la résilience du système agroalimentaire africain à travers une plus grande utilisation des technologies numériques. Dans cette tribune, Adnane Ben Halima, Vice-président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa revient sur la nécessité d’adopter des solutions efficaces et novatrices afin de renforcer la résilience des écosystèmes agricoles, tout en faisant de ce secteur l’un des leviers du développement socio-économique du continent.

La crise de la Covid-19 a provoqué des bouleversements dans les chaînes d’approvisionnement alimentaire en Afrique, ceci ayant engendré un impact non-négligeable sur la sécurité alimentaire du continent. Les technologies numériques apparaissent alors comme nécessaires pour améliorer la productivité et la résilience du système agroalimentaire africain.

La sécurité alimentaire du continent est en effet cruciale pour le développement économique des pays africains. Pourtant, l’agriculture représente seulement près de 15 % du PIB quand bien même l’Afrique concentre environ 60 % des terres arables mondiales[1].

Si, en 2019, 235 millions de personnes vivant en Afrique subsaharienne vivaient dans une situation d’insécurité alimentaire, nul doute que la crise sanitaire actuelle, couplée à la crise économique et sociale que connaissent de nombreux pays sur le continent depuis plusieurs années, ont accentué les défis socio-économiques. Les agriculteurs, les entreprises opérant dans le secteur agricole, les PME africaines ainsi que les consommateurs ont été et continuent d’être parmi les premières victimes de cette crise multidimensionnelle. Une situation d’autant plus préoccupante que 51 % de la population active du continent travaille dans le secteur de l’agriculture, et dépend donc de la viabilité de celui-ci pour vivre.[2] Il faut toutefois nuancer que ces emplois relèvent essentiellement de l’agriculture de subsistance.

Face à ce constat, les nouvelles technologies sont sans aucun doute porteuses de solutions efficaces et novatrices permettant d’apporter un nouveau souffle aux écosystèmes agricoles sur le continent. Ceci est d’autant plus important que la population africaine est amenée à doubler d’ici 2050, passant d’un milliard d’habitants en 2019 à près de 2,4 milliards dans moins de trente ans[3]. Parallèlement, nourrir la population en Afrique devra s’accompagner d’une préservation accrue de la biodiversité et des écosystèmes. Dans cette configuration, il est plus que crucial de favoriser le développement de l’e-agriculture. Par la collecte, le stockage, l’analyse et le partage d’informations, les technologies numériques ont, en effet, le potentiel d’améliorer considérablement les rendements, en aidant les acteurs du système alimentaire à prendre des décisions en connaissance de cause et ainsi obtenir des résultats probants en termes de résilience.

De plus, d’après les estimations du Centre technique de coopération agricole et rurale (CTA), d’ici 2030, 200 millions d’agriculteurs seront en demande de digitalisation en Afrique du fait de la transformation numérique en cours sur le continent[4]. Pour parvenir à réaliser le plein potentiel de l’agritech, il est donc nécessaire de relever les défis actuels liés à la connectivité, à l’accès à l’énergie et aux financements. Ainsi, des programmes ambitieux associant les pouvoirs publics et les acteurs du secteur privé doivent être mis en place pour permettre au plus grand nombre d’accéder aux outils innovants et donc de bénéficier des avantages offerts par ces solutions.

Autant d’obstacles pour lesquels, chez Huawei nous disposons d’ores et déjà de solutions, à commencer par le projet « Smart Irrigation » au Maroc. Ce projet faisant appel à la 5 G, le cloud, l’intelligence artificielle et le big data, permet d’irriguer à distance, avec précision et de manière intelligente, en utilisant la quantité d’eau nécessaire afin d’accroître la production. Ainsi, par la mise en place de capteurs au sol permettant de collecter et de stocker les données, ce projet vise à mesurer l’humidité, la température, la conductivité électrique ou encore la salinité de l’eau, l’objectif étant d’optimiser la production, tout en réalisant une économie de gaspillage d’eau de plus de 60 %. Dans la même idée, le projet « Rural Solar Power » au Cameroun, qui consiste à déployer des solutions d’énergie verte cumulées à l’intelligence artificielle, a permis de désenclaver plus de 1 000 villages, et ce faisant, près de 4,5 millions de personnes ont pu avoir accès à une connexion stable.

Chez Huawei, nous sommes en effet persuadés que les nouvelles technologies ont un rôle significatif à jouer dans l’amélioration des conditions de vie des populations, en Afrique et dans le monde. Ainsi, nous sommes par exemple convaincus que l’arrivée progressive du réseau 5G sur le continent africain ne se traduira pas uniquement par une amélioration du réseau mobile, mais constituera bel et bien une véritable source de progrès socio-économique, notamment dans le secteur agricole.

Afin de maximiser les possibilités offertes par les nouvelles technologies dans tous les secteurs, y compris dans celui de l’agriculture, il est essentiel de familiariser et de former les jeunes talents africains aux outils numériques. Afin que ces derniers soient en mesure de relever les défis de leur profession et de prendre pleinement en main l’avenir numérique de leur pays, et in fine, du continent, nous nous engageons chez Huawei, depuis maintenant plus de vingt ans, à promouvoir la formation des compétences en TIC (technologies de l’information et de la communication). À ce titre, le Groupe collabore avec les gouvernements africains pour stimuler la transformation numérique et apporter davantage d’opportunités à la jeunesse de demain par le biais de différents programmes d’éducation, tels que la Huawei ICT Academy, Seeds for the Future ou encore le projet de talents iTB déployé en Égypte.

Les espoirs de la révolution verte tant attendue sur le continent, fondée sur l’augmentation de la production agricole de ces dernières années couplée à l’utilisation de solutions durables innovantes, nécessitent une mobilisation des décideurs politiques et des acteurs privés. Il est primordial que les États investissent dans l’irrigation, encouragent le passage à la numérisation et soutiennent les petits exploitants agricoles par des prêts. Ces mesures permettraient alors de limiter les conséquences économiques à long terme de la pandémie, tout en capitalisant sur les ressources naturelles qu’offre le continent africain, et ainsi faire du secteur agricole l’une des clés du développement socio-économique et de la croissance des pays.

Par Adnane Ben Halima,

Vice-Président en charge des relations publiques de Huawei Northern Africa

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