Excellence, cher frère, que votre haute autorité me permette de vous informer sur mon approche dans la gestion de la transition politique en Guinée.
Excellence, monsieur le président, votre action du 05 septembre 2021 était motivée par la mauvaise gouvernance de notre pays alors dangereusement affectée par la division ethnique, la pauvreté, la misère. En somme, tous les fléaux qui rongent une société et l’affaiblisse étaient visibles en Guinée. On ne pourrait pas alors ne pas être conscient de votre détermination, engagement, abnégation et sacrifices, pour construire une République de Guinée, démocratique, un peuple uni, un État puissant, fort, politiquement stable, prospère avec une justice sociale universelle.
Excellence, monsieur le président, ayant pris connaissance de l’agenda du CNRD, des mouvements de la CEDEAO, des discours des dirigeants de partis politiques et de diverses organisations nationales, je vous prie, cher frère, de savoir avec tous mes respects, que nous sommes loin des objectifs à atteindre pour couronner votre action du 05 septembre 2021.
Excellence, la durée de la transition politique doit être fonction du temps de définition des objectifs, du temps de conception et de réalisation des objectifs fixés. L’action du 05 septembre 2021 n’avait pas pour but de faire un changement de dirigeants dans les fauteuils de direction du pays pour faire occuper les places par de nouveaux élus et continuer dans la mauvaise gouvernance. L’Élaboration d’une nouvelle constitution, le recensement de la population, l’établissement du fichier électoral, l’organisation des élections, etc… ne permettront jamais d’instaurer dans notre pays la stabilité politique, le développement économique, l’entente nationale, une justice pour tous. C’est pourquoi, je souhaite sincèrement que vous travailliez sur le système de gestion politique, de développement économique, sur l’entente nationale et la gouvernance pendant la transition.
Excellence, monsieur le président, le retour à l’ordre constitutionnel par la démocratie à la française ne sera jamais la solution pour notre pays.
Excellence, monsieur le président, la République de Guinée est un pays indépendant, souverain et doit être seule à décider de son avenir même si elle est membre de n’importe quelle organisation régionale, continentale et internationale. Nous devons affirmer notre volonté pour construire notre pays par ses fils. Nous devons prendre notre temps pour construire l’autoroute de l’avenir de notre pays.
En septembre 1958, notre pays avait décidé seul de son avenir malgré les conséquences vécues, la Guinée a toujours bien tenu sur tous les plans.
Excellence, cher frère, en prenant l’exemple sur les multiples interventions militaires à travers des coups d’État, aucun pays d’Afrique ayant vécu ces épreuves et sous les pressions diverses pour le retour à l’ordre constitutionnel ne s’est débarrassé de la mauvaise gouvernance, de la personnalisation du pouvoir et ce sont toujours les chefs de partis politiques, des gens ayant déjà été responsables sans résultats de développement du pays qui reviennent aux affaires.
Excellence, monsieur le président, respectez tous les engagements de notre pays dans le monde, mais dotez notre pays de son propre système de gestion politique, de développement fondés sur les réalités guinéennes. Ne plus copier et appliquer un système politique qui détruit notre pays. Travaillez sur l’entente nationale du peuple guinéen et cela par le travail de créativité de richesses. Vous devez savoir que toutes les crises, la mauvaise gouvernance, l’éclatement du peuple en ethnies, la corruption, les détournements, la drogue, la prolifération des partis politiques, etc…, ne sont que les conséquences de la pauvreté, de la misère, nées de la mauvaise gouvernance. Quelle démocratie avec ce grand nombre de partis politiques ! ? Ce nombre de partis est encore une source de division du peuple et nous devons arrêter ce folklore.
Enfin, excellence, définissons, concevons le système de gestion politique, le système de développement économique, élaborons le système pour l’unité nationale, c’est la solution à la crise dans notre pays. C’est le temps de travail pour une Guinée nouvelle qui définira la durée de la transition politique. Il est important que vous sachiez que le retour à l’ordre constitutionnel par la méthode de la démocratie à la française va remettre notre pays sur les rails de nos anciens trains, Conakry-Kankan, le retour de l’autorail.
Excellence, monsieur le président, j’informe votre haute autorité que je suis un simple citoyen guinéen résident en Algérie depuis des années, sans adhésion à aucun parti politique et à toute autre organisation de quelque nature qu’elle soit.
Espérant que je serai bien compris, je vous prie d’agréer, Monsieur le Président, l’expression de ma déférente considération.
Vive la République de Guinée,
vive le peuple guinéen,
Camara Karifa, Agro-pédologue,
citoyen guinéen résident en Algérie
