Ce ne sont pas les premiers du florilège et certainement pas le dernier. Mais en attendant ceux à venir, voici ce que je retiens de toi.
Pourquoi c’est maintenant, alors que Souana est décédé depuis un bon bout de temps ?
La raison :
Ce dimanche 5 juin, alors que je me rendais à Kindia pour assister à l’inhumation d’un grand frère décédé à Freetown, le hasard a encore joué son rôle.
En effet, une sœur au chevet de son fils à l’hôpital de Coyah m’appelle au téléphone pour me dire son regret de ne pas pouvoir assister à l’enterrement de notre frère. Juste après ma conversation avec ma sœur, un monsieur assied à ma gauche dans le taxi, s’adresse à moi en ces termes : « monsieur, excusez-moi, votre timbre vocal me rappelle celui d’un monsieur que j’ai rencontré en compagnie d’un de mes parents… ». Aussitôt je lui demande comment s’appelait ce parent. Il me répond : ‘’C’est Souana Doré’’. Finalement, de Coyah à Kindia, toute notre conversation n’a porté que sur ce grand monsieur, le premier de la promotion du premier Cycle de la faculté des Lettres et Sciences humaines de l’Université Gamal Abdel Nasser de Conakry à avoir soutenu son thème de mémoire. Je le revois encore partout en compagnie de son directeur de mémoire l’allemand, le professeur de linguistique Dr Wolf.
Pour la suite et dans la vie active, à chaque fois qu’on se rencontrait ou au cours des visites qu’il me rendait chez moi, mon ami Souana est toujours resté le même : simple et surtout un véritable assoiffé du savoir.
« Je tiens à décroché mon doctorat ! » me disais-tu d’un ton ferme.
Ce dimanche, ma rencontre avec ton parent, ma permis de me replonger dans les souvenirs.
Puisque l’instant que tu as choisi pour quitter la scène, seuls nos souvenirs te ramèneront, de temps en temps.
Souana Doré, mon condisciple et frère, après ou avant toi, beaucoup d’autres de nos camarades de promotion ont aussi quitté la scène. Barry Boubacar, Joséphine Mara, Mamadou Soumah de Manéah…
Paix à leurs âmes ! Sachez que vous n’avez rien fait contre Dieu, et ceux qui restent n’ont rien donné à Dieu pour continuer à vivre.
La toute dernière fois que nous sommes vus, c’était à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Et là, nous nous sommes arrêtés dans le hall adossés à un des portiques du bâtiment abritant le rectorat pour discuter de tout et évoquer quelques souvenirs et ce qu’il faut pour réanimer et donner du punch à l’association des ‘’premiers cycliens’’.
Car, il faut le rappeler, Souana était un unificateur. C’était bien lui le premier à penser à la création de l’amicale de la première promotion du premier cycle de la faculté des lettres et sciences humaines de l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry. Et l’idée avait commencé à germer et à prendre corps.
Vas et dors en paix, mon frère, que la terre te soit légère pour l’éternité !
Je rappelle qu’avant de partir à jamais, tu occupais le poste de directeur général adjoint du CELF(centre d’études de la langue française) de l’université Général Lansana Conté de Sonfonia.
Mes pensées abyssales à toi !
Makissa