Une délégation de Reporters Sans Frontières (RSF) a rendu lundi, 25 octobre 2021, une visite de courtoisie à la Haute Autorité de la Communication (HAC). Objectif, faire un état des lieux avec le collège des commissaires, sur un certain nombre de situations liées à la pratique du métier de journalisme dans cette période de transition, jugée fragile en Guinée.

Conduite par le responsable du bureau Afrique de cette organisation, M. Arnaud Froger, les échanges ont porté d’une part, sur les chantiers ouverts par la HAC dans sa mission de contrôle du contenu des médias guinéens, mais d’autre part, sur la situation des journalistes guinéens en cette période de transition  en Guinée. A l’ouverture des échanges, le responsable du bureau Afrique de RSF, a tenu tout d’abord à remercier le Président de la HAC pour sa disponibilité et son engagement à  accorder une place de choix aux médias guinéens de toutes catégories confondues, dans son offensive sur le terrain. Ce qui prouve à suffisance, que la liberté de presse ne souffre d’aucune entrave dans le pays.

Il a ensuite   rappelé dans son intervention de circonstance, l’une des visites que son organisation avait effectuée en début d’année en Guinée, où selon lui, une certaine surveillance était encore exercée par le régime déchu sur certains journalistes. Avec le changement poursuit-il, « nous avons donc jugé opportun de revenir pour non seulement exprimer notre solidarité aux journalistes guinéens, et profiter également pour rencontrer les nouvelles autorités du pays, afin d’assurer la promotion d’un environnement ouvert, libre et sûr pour l’exercice du journalisme en cette période charnière »

Et conformément aux obligations de RSF, M. Arnaud Floger, dit voir la possibilité d’organiser très prochainement un atelier de renforcement des capacités   des médias guinéens, en partenariat bien sûr, avec l’ONG « Alliance des Médias pour les droits humains en Guinée (AMDH) ».

En réponses, le président de la HAC, M. Boubacar Yacine Diallo, entouré de quelques Commissaires, est revenu succinctement sur les événements du 5 septembre qui ont eu pour conséquences immédiates, la dissolution de toutes les Institutions constitutionnelles du pays, avant la réhabilitation de la HAC un peu plus tard, par l’ordonnance N° 21/003/PRG/CNRD/SGG/ du 21 septembre 2021. Cette décision de réhabiliter la HAC,  confirmée selon l’orateur dans la charte du 27 septembre 2021, a permis à l’institution de régulation de poursuivre son programme de production et de distribution de la carte de presse professionnelle, et d’ouvrir un autre  chantier sur l’élaboration d’un code de bonne conduite des journalistes de Guinée, présentement en cours.

La délégation du RSF retient de M. Boubacar Yacine Diallo, chiffres à l’appui que sur 1.500 dossiers admis pour l’obtention de la carte professionnelle, 1.244 cartes sont déjà produites et remises aux ayants droit à Conakry. Pendant ce temps, le lot prévu pour ceux de l’intérieur du pays, sera acheminé par des équipes de commissaires.

A la question de savoir pourquoi les autorisations pour la couverture médiatique des événements du CNRD, ne sont distribuées qu’à un cercle très fermé de médias, le président de la HAC, n’est pas passé par quatre chemins : « nous avons l’assurance des nouvelles autorités que tout sera mis en œuvre pour la protection des journalistes et le droit à l’information », précise-t-il.

Déjà, M. Boubacar Yacine Diallo assure que l’annonce selon laquelle tout détenteur de la carte de presse est autorisé à circuler au-delà des heures du couvre-feu, représente à ses yeux des signes encourageants pour la profession.

Sur un autre registre, le président de la HAC laisse entendre que dans le cadre de la régulation, son équipe a décidé de marquer une rupture avec le passé, en privilégiant quotidiennement le dialogue professionnel. Quant à la préoccupation de savoir si tous les journalistes ont pu être enrôlés, M. Diallo souligne que le critère  »siège » a été un souci majeur dans l’enrôlement. Car précise t-il, « il y a un groupe qui ne relève d’aucune rédaction ». Tout de même, l’orateur informe que son institution a demandé aux Associations de presse de communiquer la liste des journalistes qui sont dans cette situation pour qu’ils puissent être enrôlés comme des free-lances.

D’autres questions non moins importantes liées à la nouvelle équipe de la HAC, ont été également abordées. Notamment dans sa composition à 13 membres et la présence d’autres corporations qui s’y trouvent.

Visiblement satisfait des réponses données, le responsable du bureau Afrique, M. Arnaud Froger accompagné par le correspondant de RFI en Guinée, M. Mouctar Bah et de M. Chaikou Baldé de l’ONG ‘‘AMDH’’ a félicité l’équipe de la HAC pour dit-il, son approche pédagogique qui consiste à privilégier le dialogue profession, « que je trouve parfois d’ailleurs plus efficace que des sanctions ».

Toute une ambition qui prouve à suffisance que les membres de la HAC, sont désormais prêts à jouer la carte à font dans l’accomplissement des missions qui leur sont conférées par la loi.

La rencontre a pris fin par la prise de photos  pour la postérité.

Yamoussa Touré

Conseiller à la HAC

 

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