Mardi soir, un bus en provenance de Mopti a été pris pour cible par des hommes armés à une trentaine de kilomètres de Bandiagara, dans le pays dogon. Le bilan est lourd : huit morts. C’est une zone qui a déjà été visée le mois dernier par plusieurs attaques jihadistes, et où l’armée a par la suite été accusée d’exactions.

Sur la trentaine de passagers du bus attaqué mardi soir entre Parou et Songabia, huit ont été tués, dont deux bébés, précise une source au sein de l’armée malienne. Un bilan confirmé par la Mission des Nations unies dans le pays qui indique avoir pris en charge dix blessés légers et sept graves, évacués vers Bandiagara. La Minusma a également déployé une patrouille pour sécuriser les lieux après l’attaque.

Attaque qui n’a, pour le moment, pas été revendiquée, mais qui survient trois semaines après celles qui ont visé le camp militaire de Sokoura. Onze soldats tués puis 13 civils dans l’attaque d’un bus, selon le bilan officiel. Le bus avait été attaqué presque au même endroit que celui qui a été visé hier soir. Le GISM, le Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans, lié à al-Qaïda au Maghreb islamique, avait revendiqué les faits.

Opération de l’armée malienne

L’armée malienne avait dans la foulée lancé une vaste opération anti-terroriste dans la zone. Baptisée Yelema, cette opération visant à « protéger les populations civiles et lutter contre le terrorisme » a duré deux semaines. Elle a, selon l’armée, mobilisé « plusieurs unités terrestres » et des avions. Cette opération a permis de « neutraliser » -donc de tuer ou de capturer- des combattants et de récupérer du matériel, selon l’armée, qui n’a pas communiqué de bilan définitif.

Mais elle a aussi donné lieu à des accusations d’exactions : une vingtaine d’habitants du village de Libbé auraient ainsi été exécutés, et une grande partie du village brûlé, selon plusieurs associations communautaires (Kisal, Tabital Pulaaku) qui dénoncent une « expédition punitive » des militaires contre l’ethnie peule, soupçonnée de collusion avec les groupes jihadistes.

Des élus locaux confirment ces allégations, mais pas l’armée, qui parle de « propagande mensongère » et indique même avoir été accrochée par un groupe terroriste à proximité de ce village, au cours de son opération. La cellule droits de l’homme de la Minusma a ouvert une enquête.

Avec RFI

 

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