L’enfance est à la fois la source principale de la réussite et du succès de l’homme dans la vie d’une part, et la base fondamentale de son échec et de ses déboires d’autre part. Cela est dû au fait qu’à travers lui, on inculque soit, les principes du courage, du travail, de la justice, de l’amour, de la compassion, de la sérénité et de l’abnégation. Soit, on insuffle à travers cette enfance les graines de la couardise, de la paresse, de la délinquance, de la criminalité, de la violence, de la témérité et de la haine.

Aussi, le progrès et le développement des nations dépendent-ils essentiellement de l’importance et de la place que l’enfance occupe dans leurs programmes de développement et leurs projets de société.

Et pour cause, une enfance cadrée, guidée et épanouie est un gage certain pour la construction d’une nation progressiste, stable, unie, développée et prospère.

Autrement dit une enfance négligée, délaissée et abandonnée à elle-même, traduit un rejet volontaire du progrès, du développement, de la prospérité et de la stabilité d’une nation.

Ceci dit, aucun développement durable ou progrès convenable ne serait possible dans un pays où l’enfance souffre d’une négligence notoire, d’une inattention répandue et d’un délaissement accru de la part de celles et ceux qui sont sensés de le protéger, de l’encadrer et de le former !

Vu l’importance liée à la promotion, à la formation, à la protection et au respect des droits de l’enfant, l’Assemblée générale des Nation-Unies a adopté depuis soixante-un-ans, précisément le 20 novembre de 1959, une journée mondiale de l’enfance afin de promouvoir le respect des enfants et leurs droits fondamentaux permettant « une enfance heureuse » !

Aussi, il y a de cela vingt-huit-ans, juin 1992, notre cher pays décidait si élégamment de décréter un Mois entier, dédié à la promotion et à la protection de cette couche fragile et vulnérable. Une démarche hautement salutaire, et responsable.

Après plus d’un quart de siècle de cette démarche remarquable, et après l’adoption d’une Politique nationale de protection du droit et du bien-être de l’enfant et l’adoption d’un code de l’enfant, le temps devrait être désormais aux actions en lieu et place des discours afin de mettre  fin incessamment aux traitements inacceptables et aux exactions inadmissibles dont des enfants guinéens font l’objet à travers le pays !

Il s’agit, entre autres, de l’exploitation inhumaine de milliers d’enfants dans les zones minières du pays, précisément dans les mines en Haute Guinée et en Basse Guinée !

Il s’agit également de l’utilisation irresponsable des mineurs et mineures comme domestiques dans les foyers et dans les entreprises !!

Il s’agit, aussi, de l’exploitation ignoble des enfants comme marchands de produits commerciaux dans les rues et dans les marchés !!

Il s’agit, enfin, de l’utilisation inadmissible des enfants dans la mendicité érigée en profession à ciel ouvert. Pire, l’usage le plus éhonté du handicap de certains enfants pour quémander dans les grandes villes du pays, particulièrement à Conakry !!

Il faut ajouter à tout cela la démission accrue et inexcusable des milliers de parents, leur insouciance, qui permettent à leurs enfants de passer le plus clair de leurs temps à errer dans les quartiers et à fréquenter les bars et les cafés où ils seront exposés à la drogue et à l’alcool !!

Cet état de fait est non seulement compromettant pour l’avenir du pays mais aussi dangereux pour la stabilité et la sécurité collective de la nation.

En conséquence, ceci devrait fouetter la conscience de chacun d’entre nous et nous inciter à soutenir de manière déterminée les actions concrètes susceptibles d’annihiler les pratiques inhumaines dénoncées plus haut !

À l’évidence, les enfants négligés, abandonnés et abusés constituent un potentiel réel de gangsters, de grands bandits et d’impitoyables criminels pour la société.

En évoluant ainsi ces enfants n’auront nulle compassion à l’égard des populations parce qu’ils ont été privés d’en connaître !

Ils n’auront naturellement aucun amour pour leurs prochains parce qu’ils n’ont jamais connu l’amour pendant leur enfance !

Ils ne se feront aucun souci pour l’avenir de la nation, parce qu’ayant pas été préparé à appréhender l’importance que revêt la construction d’une nation prospère !

Au contraire, ils sont remplis de haine et de rancœur et de colère à l’endroit de toute la société pour avoir sciemment décidé de les rejeter et de les abandonner !

Évidemment, ils seront constamment à la recherche de meilleurs moments et des belles occasions pour se venger, réprimer et châtier toute la société qui est restée indifférente à la négligence, à l’abandon et à la malnutrition dont ils étaient objet !

Devant cette réalité amère, il y a lieu de mettre à profit ce Mois de l’enfant afin de bannir définitivement toute forme d’abus et d’exactions dirigés contre les enfants à travers le pays !

Pour ce faire, le pouvoir public devrait s’acquitter de son devoir régalien, le plus absolu, celui de protéger et de défendre les droits des plus faibles, des plus fragiles et plus particulièrement ceux des enfants à cause de leur manque de maturité physique et intellectuelle !!

À cet égard et vu que le code de l’enfant et les traités et conventions régionaux et internationaux interdisant et sanctionnant toute forme d’abus et d’exactions contre les enfants, il va, donc, falloir prendre les actions et mesures suivantes en vue de sauver les enfants :

1)    mener des opérations de répression très sévère contre les individus et les compagnies qui exploitent les enfants dans les mines!

2)    déclencher des poursuites judiciaires contre celles et ceux qui utilisent les enfants comme domestiques et bonnes dans les foyers et dans les entreprises!

3)    infliger des sanctions fermes à l’encontre des parents qui exposent leurs enfants à la mendicité, au mariage précoce, à la prostitution et aux mutilations génitales! 

4)    traduire en justice celles et ceux qui exploitent les enfants comme marchands ambulants de produits commerciaux dans les rues et dans les marchés!!

 Oui, la participation de tous les citoyens à la matérialisation concrète de ces actions et mesures est à la fois une responsabilité collective et un devoir sacré de tous !

Naturellement, il va de soi, qu’au regard des moyens dont il dispose et des obligations qui sont les siennes, le pouvoir public est appelé plus que jamais à faire appliquer intégralement ces nobles actions afin de sauver les enfants et de sauver la nation!!

Certes, c’est le lieu de rappeler à chacun d’entre nous que, selon les écritures saintes, celui qui fait du tort de quelque nature que ce soit à un enfant, fait tort au Seigneur !

Et celui qui fait du tort au Seigneur doit savoir qu’il fait du tort au Tout Puissant !

Certainement, le tort le plus atroce et le plus cruel fait à un enfant est celui de le négliger, de le priver du droit d’aller à l’école et de le laisser se faire exploiter par les insolents et les ennemis de la République !!

Finalement, je demeure optimiste de vivre le jour où aucun enfant de notre chère patrie ne serait privé de son droit légitime à une protection décente et à une formation idoine !

Je formule également le souhait de voir le jour où le pouvoir public appliquera à la lettre les châtiments et les sanctions inscrits dans nos textes juridiques contre celles et ceux qui abusent des enfants et piétinent leurs droits !

Aussi, je rêve et j’ai le droit de rêver au jour où les parents des enfants et toute la société s’opposeraient ensemble consciemment et humainement à l’exploitation des enfants à des fins matérielles, politiques et religieuses !

Puisse le Seigneur protéger les enfants du monde en général et les enfants de la Guinée en particulier !!

Professeur Koutoubou Moustapha SANO

PhD in Laws

 

 

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici