Journaliste émérite, Ansoumane Bangoura l’est. A l’occasion de la journée mondiale de la liberté de la presse, le vétéran a dressé un tableau sombre de ce qu’est la presse guinéenne aujourd’hui…

Or donc ! Il serait indécent de féliciter les journalistes de Guinée pour ce qu’ils font et de les encourager à être comme ils sont. Je suis désolé de voir que trente après les Journées Nationales de l’Information et de la Communication, trente ans après la proclamation officielle de la Liberté de la Presse, celle-ci n’a toujours pas viré la cuti de sa primo enfance, ne s’est toujours pas émancipée des tares de ses maladies infantiles. A l’époque, nous étions enthousiastes et confiants. Je criais haut et fort au Président Lansana Conté et aux Ministres de la République que plus rien ne serait plus jamais comme avant. Je faisais chiche à mes amis du Sénégal comme Adama Gaye et lbrahima Soumaré, de la Côte d’ivoire comme Diégo Bailly (paix à son âme) et Dan Moussa, du Mali comme Cheick Mouhtary Diarra, je lançais à tous les grands noms de la presse francophone d ‘ Afrique que nous étions partis pour damer le pion à chacun et à tous. A l ‘ époque, les institutions et organisations d’observation, de défense et de promotion de la presse à travers l’Afrique ne faisaient ni ne disaient rien à l ‘Insu des Guinéens. Je me souviens des félicitations de personnalités comme Danièle Bony Claveri (plus tard Ministre de l ‘information) de la Côte d’ivoire, Anna Senghor du Sénégal. Je me souviens de ce que me disait Claude Jean Bertrand ,le plus grand expert des codes de déontologie et d’éthique des médias, le père des M A R S .

Dommage ! A l ‘époque, nous faisions envie ! Aujourd’hui, nous faisons pitié ! Il suffit de nous entendre parler…

 

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