Guillaume Soro, président du Comité politique, séjourne en Espagne où il s’est entretenu, samedi, avec ses compatriotes dans le cadre de sa tournée en Europe. Au cours de cette rencontre, Guillaume Soro a révélé des complots dont il fait l’objet. Ci-dessus un large extrait de ses propos.
« (…) Je suis au regret de vous dire que la politique de réconciliation est un échec en Côte d’Ivoire. 9 ans après notre arrivée au pouvoir, nous avons échoué à mettre les Ivoiriens dans le train de la réconciliation. Bien au contraire, certains troubadours autour du président se sont appelés dans un vacarme et un charivari incroyable à diviser les Ivoiriens.
Aujourd’hui, l’œuvre de ces grands troubadours, dans leur intérêt personnel, a fait en sorte que le président Alassane Ouattara est en palabre avec Laurent Gbagbo, Anaky, Bamba Moriféré, Bédié et le petit Soro Guillaume. Toi seul tu es en palabre avec tout le monde. Moi, je n’accuse pas directement le président Alassane Ouattara. Moi, je le connais, je l’ai fréquenté, je l’estime, j’ai beaucoup d’amour pour ce monsieur, à la limite de la dévotion. Mais malheureusement, quand on a des troubadours qui, tous les jours, viennent troubler votre tranquillité, ça donne du charivari, de la chienlit.
Soro serait-il en contact avec Gbagbo
Et c’est ce qu’on constate. Moi, mon souhait, c’était que le président Ouattara prenne son bâton de réconciliation. Ainsi le faisant, il allait entrer dans l’histoire pour la postérité. Imaginez qu’Alassane Ouattara, après avoir été élu en 2015, organisait la journée de la réconciliation au stade Félix Houphouët-Boigny, faisait venir tous les prisonniers en présence de tous les chefs d’Etat de la sous-région, tenait un discours magnifique dans le genre, la nation vous accorde son pardon. C’était terminé et la paix serait revenue. (…)
Houphouët-Boigny mettait les gens en prison mais Houphouët-Boigny avait la sagesse et l’intelligence que lorsqu’il te mettait en prison, il s’occupait tellement bien de ta famille que le jour, il décidait de sortir de prison, ce sont tes propres enfants qui partaient lui dire : « Non, il ne faut pas libérer papa ».
Moi, j’ai vu des gens sortis de prison. Ils ont eu leur vie brisée, leurs femmes les ont quittés, ils ont perdu leurs maisons, leurs enfants qui devaient passer le Bac ont chaviré. C’est ça l’échec de la réconciliation. La réconciliation, c’est la capacité de chacun d’entre nous à se surpasser pour aller de l’avant. (…) Moi, je refuse de recevoir en héritage les querelles des anciens. Il faut qu’on interrompe le cycle qui consiste à léguer à nos enfants nos propres querelles. Donc je ne suis pas satisfait. Dans mon programme de gouvernement que je rendrai public, la réconciliation nationale pour bâtir la nation ivoirienne sera un socle de ce projet de société. La Côte d’Ivoire ne peut pas continuer à cultiver la haine. Qu’on arrête. Aimons-nous les uns les autres. Mettons-nous ensemble, construisons une nation.
CANDIDATURE DE SORO EN 2020
Chacun va se présenter au premier tour en 2020. Il y a des partis politiques pro-Soro qui m’ont déjà choisi comme leur candidat. Je voudrais les remercier. Il faut remercier Kanigui, Sékongo et tous les autres. Moi, je serai candidat. Maintenant, si je gagne au premier tour, je serai content. Maintenant, s’il y a un second tour, c’est là que les partis de l’opposition vont se réunir pour dire qui a eu le plus de points. Celui d’entre nous qui aura le plus de points, c’est lui qui aura le soutien des autres.
L’ANNULATION DU VISA POUR LES ETATS-UNIS
Moi, je ne sais pas mentir, je vais vous dire la vérité. Voici la photocopie de mon visa américain (ndlr : il le brandit). Le visa, je l’ai demandé, le 1er novembre 2018. Ils m’ont donné 1 an de visa. Le visa doit expirer le 31 octobre 2019. Comme j’ai un visa, j’ai décidé d’aller aux Etats Unis. Mais lorsque je l’ai annoncé, le consul général à Abidjan a appelé mes protocoles pour leur dire qu’ils ont décidé d’annuler mon visa.
Or, moi je voulais aller aux Etats Unis en septembre. J’ai demandé à Soul to Soul pourquoi ils annulent mon visa. On a cherché à savoir, je n’ai pas su. J’ai pris un avocat américain et c’est lui qui m’a dit que le visa que j’ai obtenu le 1er novembre 2018, DA, c’est-à-dire un visa diplomatique. Donc le gouvernement ivoirien a le droit de demander aux Américains d’annuler ce visa. Je me suis dit comme je ne suis plus président de l’Assemblée nationale, pour me montrer que je ne suis rien, c’est pourquoi ils ont fait ça. Ce n’est pas grave.
Je lui ai demandé qu’est-ce qu’il y a lieu de faire lorsqu’on annule un visa. Il m’a dit comme le gouvernement et l’ambassade ont annulé ton visa, il faut que tu ailles demander un visa touriste. J’ai donc demandé à mon aide camp d’aller me faire un passeport vert comme tous les citoyens, comme ça avec ce passeport, je pourrai obtenir un visa touriste. Mais l’avocat me dit qu’il y a un problème. Il me dit qu’il ne sait pas qui, mais des gens sont allés dire aux officiels américains que je suis (ndlr : Guillaume Soro) un terroriste.
Donc les autorités américaines, fort de l’information venue d’Abidjan qui dit que Guillaume Soro a eu des activités terroristes, ont déclaré ce qu’on appelle inadmissibility. Ce jour-là, ça m’a fait mal. J’ai dit moi qui ai dirigé le Mpci, je me suis battu pour que ceux qui vont dire aujourd’hui aux Américains que je suis un terroriste, puissent arriver au pouvoir, pour qu’ils deviennent ministres, pour qu’ils mangent et parce qu’ils sont rassasiés, c’est moi qu’ils vont vendre aux Américains en me traitant de terroriste. Simplement parce qu’on ne veut pas que j’aille aux Etats Unis.
L’avocat me dit qu’ils sont allés dire aux Américains que je suis en lien avec des activités terroristes et que j’ai dirigé le MPCI. Depuis quand le MPCI a été classé organisation terroriste ? Le fait de savoir que ce soient mes propres frères qui vont faire ça après qu’on s’est battu et qu’ils mangent un peu, la récompense, c’est d’aller me signaler aux Américains comme étant terroriste. J’ai compris, il n’y a pas de problème, j’accepte. Non content, je suis un citoyen ivoirien,
Ironie de l’histoire, j’ai demandé mon passeport vert ivoirien. Je suis allé à l’Ambassade de la Côte d’Ivoire à Paris, j’ai introduit mes papiers le 22 aout 2019, afin d’obtenir mon passeport vert, pas un passeport diplomatique. Mais jusqu’aujourd’hui, mon passeport vert est bloqué. On a refusé d’établir mon passeport vert.
C’est-à-dire moi, qui ai consacré 20 ans de ma vie pour que les Ivoiriens aient leurs papiers, leur carte d’identité, leur passeport, leur droit, ironie du sort, c’est moi qui suis interdit aujourd’hui d’avoir un passeport, un titre de voyage. Je comprends ce qui se passe. Donc je demande à Me Affoussi-Bamba de dire à la Côte d’Ivoire que le passeport vert, ce n’est pas une faveur, c’est pour moi. Je ne suis pas Camerounais, je suis Ivoirien né ivoirien, de père et de mère ivoiriens. Donc pourquoi on me refuse mon passeport vert ? Est-ce que c’est cela qui va m’empêcher d’être candidat et qu’ensemble on gagne les élections ? Mais la méchanceté ne s’arrête pas là.
Je vais vous dire en exclusivité ce qui s’est passé dans ce pays, l’Espagne. Quand les gens ont appris que je venais en Espagne, comme par enchantement, je devais venir dimanche, mais j’ai décidé de venir le lundi. J’arrive à Barcelone, je loge à l’hôtel Palace de Barcelone, je me couche dans ma chambre, entre 3 heures et 4 heures du matin, une cohorte de policiers entre dans ma chambre. Le concierge a juste le temps d’appeler pour dire que les policiers sont devant ma chambre. J’ai juste le temps de me lever de mon lit, j’arrive, je constate que la porte de ma chambre est assiégée.
Je ne comprends pas bien l’espagnol mais il me dit : « Vous êtes monsieur Soro ? », j’ai répondu : « Oui ». Il me dit : « Veuillez nous suivre, vous êtes en état d’arrestation ». J’ai dit : « Moi ? », il dit : « Oui ». J’ai dit : « Pourquoi ? ». Il me dit : « Interpol ». J’ai dit : « Interpol, c’est qui ? Je ne vous suis pas. Je ne bouge pas d’ici. Je suis un homme politique, j’ai assuré des responsabilités dans mon pays. Est-ce que vous pouvez faire ça à Zapatero ? Non, je ne vous suis pas. Ce qui doit être fait va être fait ici dans ma chambre ». Ils ont discuté. En tout cas, moi j’ai dit : « Je ne bouge pas et je ne permets à personne de s’avancer vers moi.
Je ne permets pas ça ». Ils ont discuté et après ils sont partis. Il y a un parmi eux qui parlait le français, il me dit : « Monsieur Soro, moi je vais vous donner un conseil, appelez votre ambassadeur pour voir avec Interpol ». Je lui ai dit : « Ah bon ! Donc mon ambassadeur est informé ? ». Il me dit : « Je ne t’ai rien dit mais essaie de voir avec Interpol ». J’ai des connaissances à Interpol Lyon, je les ai appelées, le siège n’était pas informé.
J’ai écrit à l’Ambassade d’Espagne en Côte d’Ivoire, il m’a répondu qu’il n’y avait rien. Ce qui a dû se passer, c’est qu’Interpol d’ Abidjan a dû appeler Interpol d’ Espagne sans passer par le siège, juste pour m’humilier, qu’on me voit menotté en Espagne. Je ne suis pas affirmatif, je mets tout ça au conditionnel. Mais ça, je ne vais pas laisser. Je vais porter plainte ici, parce que la loi ne permet pas à la police de descendre chez un citoyen avant 6h du matin. Moi, on m’a assiégé entre 3 h et 4 h du matin. Simplement parce que je venais faire une crush party à Valence.
Je n’ai dit à personne parce que j’ai voulu garder. J’ai appelé mes avocats, j’ai appelé plein d’autres personnes pour gérer ça. Mais pourquoi tant de haine ? J’ai fait quoi ? Tout ça parce que je ne veux pas militer au RHDP. C’est tout ? N’avons-nous pas le droit de militer dans le parti qu’on souhaite ? D’ordinaire, les pays se battent pour aller chercher leurs ressortissants qui sont en difficulté dans d’autres pays. Mais moi, dans mon cas, c’est mon pays qui se bat pour que d’autres pays m’arrêtent. Ça, je ne vais pas laisser, on va les poursuivre. (…) Voilà les manœuvres pour essayer de briser un homme.
Mais ils sont loin de pouvoir me briser. Plus ils font ça, plus je suis déterminé à aller jusqu’en 2020. D’ailleurs, on a fini les concours de Gps, je rentre à Abidjan pour lancer la première conférence citoyenne du Gps. Je demande aux Ivoiriens de se mobiliser pour que je lance notre mouvement Génération populaire et solidaire en novembre.
SORO EN EXIL ?
La Constitution ivoirienne interdit l’exil et le premier garant du respect de la Constitution, c’est le président Alassane Ouattara. Pourquoi je vais rester en exil ? Je suis venu en Europe pour m’organiser tactiquement et stratégiquement par rapport au Gps. J’ai travaillé pour organiser 2020. Une fois je finis l’Europe, je rentre à Abidjan pour mener mes activités. Je vais aller dormir dans les villages jusqu’en 2020. Pourquoi je vais rester en exil ? Il n’est pas écrit exil dans mon destin, je vais rentrer à Abidjan. Alassane Ouattara n’est pas quelqu’un qui envoie les gens en exil, c’est plutôt lui qui demande aux exilés de rentrer.
3ème MANDAT POUR ALASSANE OUATTARA
Est-ce qu’on a besoin de penser ? La Constitution dit qu’Alassane ne peut faire que deux mandats. Il a fait ses deux mandats. Vous voulez qu’on pense comment encore ? C’est vous qui mettez les mauvaises idées dans la tête des gens. Sinon Alassane sait qu’il a fait ses deux mandats et que c’est fini. Youssoufou, au Niger, a fait ses deux mandats, il sait que c’est fini. Lui-même l’a dit. C’est vous qui voulez mettre les mauvaises idées dans la tête d’Alassane. Sinon Alassane que je connais, dans l’intimité, un jour, il m’a dit que lui ne fera pas un troisième mandat et qu’il ne fera que deux mandats. En tout cas, il m’a dit ça. Donc je n’ai pas de raison de croire autre chose. Ce sont les journalistes qui mettent les mauvaises idées dans la tête des gens. Sinon Alassane sait que ses deux mandats, c’est fini. Je ne peux pas mentir sur lui. Il a dit deux mandats, il a fait ses deux mandats, c’est fini. La Constitution même ne lui permet pas de faire autre chose.
SORO ET LE RHDP
Moi, je ne suis pas dans les ruses. Je ne suis pas RHDP. C’est fini. La structuration de mon cerveau, les prérequis du combat que j’ai mené et par acquis de conscience, je ne suis pas RHDP . Pourquoi je serai RHDP ? Je l’ai dit à Alassane, je l’ai dit aux Ivoiriens, le RHDP tel qu’il est constitué, va ramener la division et la guerre en Côte d’Ivoire. L’histoire est en train de me donner raison. Alors que Dieu seul sait que j’aurais aimé avoir tort. Je ne suis pas RHDP, je suis dans Gps. (…) Je sais qu’en janvier 2020, je sais que les gens du RHDP vont venir au Gps. Donc je vous demande de les accueillir. Ce n’est pas à moi d’aller au RHDP, c’est au RHDP de venir à moi. Parce que de toute façon, l’avenir en Côte d’Ivoire appartient à qui ? RHDP lorsque tu as 77, 78 ans, tu es vers la fin. C’est pourquoi je regarde les jeunes et je ne comprends pas pourquoi vous vous perdez. Les choses vont changer. Tout pouvoir finit toujours.
LA RÉBELLION
Monsieur Dagbeu s’interroge et son interrogation est profonde. Il semble dire, Monsieur Soro, vous avez fait la rébellion, qu’est-ce que vous avez obtenu en politique et qu’est-ce que les Ivoiriens ont obtenu ? La question n’a pas échappé à notre sagacité. Je pourrais dire laissons les Historiens tirer les leçons de ce qui s’est passé. Mais Monsieur Dagbeu, je voudrais vous posez une question. Pourquoi il y a eu ça en Côte d’Ivoire ? Pourquoi au Sénégal alors que nous sommes dans la même Afrique de l’ouest, il n’y a pas eu de rébellion et en Côte d’Ivoire, il y a eu une rébellion. Si on veut parler de l’aval, il faut aussi parler de l’amont. Mais, l’heure n’est pas aux récriminations.
Ce qui est important par contre, c’est que nous sommes en 2019. Qu’est-ce qu’on fait pour que la Côte d’Ivoire redevienne ce pays de nos rêves ? Et ça, on sera plus proactif que de rester à ruminer le passé. De toutes les façons, la démocratie et la liberté sont des quêtes permanentes. Il n’y a aucun pays au monde où j‘ai vu tout le monde satisfait de leur démocratie. Même aux Etats Unis, on continue de se battre. Ceci me paraît un phénomène suffisamment complexe et je n’ai pas envie de faire un tableau des pour et des contre.
Je veux vous dire qu’en Côte d’Ivoire, nous devons nous relever pour bâtir la Côte d’Ivoire et non se perdre en conjectures jetant l’opprobre les uns sur les autres car, je l’ai toujours dit, moi je ne suis pas manichéen. Dans tous les camps, il y a des bons et il y a des mauvais. Il n’y a pas un seul camp qui a toujours raison totalement et tout le temps.
PROGRAMME DE SOCIÉTÉ
Je réponds à quelqu’un qui me parle de notre programme de gouvernement. Pour arriver à un programme, il faut faire le diagnostic de la société. Quand tu as fini de faire le diagnostic, tu élabores ce qu’on appelle un projet de société. Quand tu élabores ce qu’on appelle projet de société, tu tires du projet de société un plan de développement.
Quand tu sors un plan de développement, tu sors du plan un programme de travail gouvernemental. Cela fait trois ans qu’on travaille sur ça. Mais j’hésite à donner ce programme parce que les gens d’en face, ce sont des tricheurs. Vous avez vu que je suis allé réparer une pompe, ils se sont levés pour dire on va réparer toutes les pompes de Côte d’Ivoire. Dès que je suis allé à Katiola, toute la Côte d’Ivoire est allée à Katiola. Je suis allé faire une press party à Paris, toute la République est allée faire une press party à Paris.
Je suis venu aujourd’hui à Valences, toute la République va venir à Valences. Ce sont des tricheurs, des photocopieurs. Ils photocopient. Mais comme la photocopie n’est pas plus belle que l’original, c’est ce qui nous sauve. Si je donne les piliers de notre programme, ils vont copier ça. Je vais commencer à parler de mon programme à partir de janvier.
L’ÉCOLE EN CÔTE D’IVOIRE
Quand je regarde l’école, c’est une catastrophe en Côte d’Ivoire. Ce que vous ne savez pas c’est que l’avenir de la Côte d’Ivoire est assombri par son école. Quand vous regardez les pays dits émergents qui sont en train de se développer, leur école se développe, contrairement à la Côte d’Ivoire dont l’école régresse. Déjà dans les années 70, l’école était à un niveau international (…) Houphouët Boigny a mis l’école comme une priorité. Aucune société ne parlera d’émergence et de développement sans l’école.
Mais qu’est-ce que nous voyons chez nous ? (…). Si Houphouët-Boigny n’avait pas été là, nous serions au village en train de tendre des pièges d’agouti (…). A propos des milliards, moi-même quand j’entends des milliards ça me donne le tournis. Tous les jours, on parle de milliards. Mais arrêtez de parler de milliards. Ce n’est même pas une bonne communication.
Quand vous dites que la Côte d’Ivoire a des milliards, le bas peuple retient deux choses, sois effectivement les milliards viennent et puis vous les détournez puisqu’il ne voit pas les retombée dans leur casserole, soit vous mentez tout simplement. Donc arrêtez votre affaire de milliards et commencez par des millions peut être ce sera bon pour la Côte d’Ivoire.
SORO DÉNONCE LA COMPOSITION DE LA CEI
La CEI est un instrument capital et essentiel pour la paix dans notre pays. Ecoutez-moi, c’est un homme d’expérience qui vous parle. C’est un homme qui a organisé une élection en Côte d’Ivoire. C’est un homme qui a écrit les textes de la CEI en Côte d’Ivoire. C’est un homme qui a négocié avec toutes les parties pour mettre en place une CEI consensuelle. Ecoutez l’expérience d’un Premier ministre qui a travaillé 3 à 4 ans à mettre en place une Commission électorale indépendante en Côte d’Ivoire qui a rassuré tout le monde.
Or, ce qu’on constate, unilatéralement, Alassane Ouattara et son gouvernement ont mis en place une CEI partisane et parcellaire, une CEI qui est loin de faire le consensus, semant ainsi les germes d’un conflit futur. Cette Cei mise en place contient en son sein les germes de la déflagration de la Côte d’Ivoire. Les chefs d’Etat africains font comme s’ils ne voient pas, Macron et l’Union Européenne font comme s’ils ne voient pas. Cette CEI n’est pas consensuelle. Je ne le dis pas parce que je suis candidat. (…) Alassane Ouattara qui est président aujourd’hui sait comment on a fait pour mettre la CEI en place.
Pourquoi aujourd’hui, lui qui est président, qui n’est pas candidat pour 2020, pourquoi ne pas prendre le temps pour que tout le monde signe. Mais il veut forcer. Il prend une seule ligne, il met dedans ce qu’il veut. (…) Cette CEI, elle a déjà le nom du prochain président. Ce n’est pas bon. Je demande au président Ouattara, il est le garant de l’unité nationale, cette CEI n’est pas bonne, qu’il reprenne cette CEI, (…)
Source : Afrik Soir
