Après 32 ans de l’assassinat de Thomas Sankara : « Le dossier judiciaire suit normalement son cours  avec une évolution notable » selon les avocats

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Le collectif des avocats constitués aux cotés des ayants-droit de feu capitaine Thomas Sankara, assassiné le 15 octobre 1987, a animé une conférence de presse ce lundi 14 octobre 2019 à Ouagadougou. Les échanges avec la presse portaient essentiellement sur l’évolution du dossier judiciaire « ministère public et ayants-droit de feu Thomas Isidore Noël Sankara et 12 autres contre X devenu Blaise Compaoré dit Jubal et autres».

Avant tout propos, les conférenciers ont annoncé le décès de Maître  Dieudonné N’kounkou le 29 juillet dernier à Kinshasa (RDC). Il est celui là qui a accepté se constituer pour la famille de Thomas Sankara en portant plainte devant le doyen des juges d’instruction près le tribunal de grande instance de Ouagadougou par lettre datée du 29 septembre 1997.

Donc, Il y a  de cela 22 ans qu’une plainte contre X a été déposée entre les mains du doyen des juges d’instruction pour l’assassinat de Thomas Sankara et pour faux en écriture administrative. Depuis lors selon Maître Bénéwendé Stanislas Sankara, membre dudit collectif, le dossier a connu toutes « les péripéties et les bizarreries les plus monstrueuses » pour enfin se retrouver devant le doyen des juges d’instruction du Tribunal Militaire de Ouagadougou.

A l’en croire, il a fallu le départ de Blaise Compaoré du pouvoir pour voir enfin se dérouler une instruction « sérieuse » garantissant tous les droits notamment ceux de la défense. Ayant accès au dossier comme tout autre avocat, Me Sankara a attesté que le dossier suit normalement son cours et a connu une évolution notable avec de nouvelles inculpations avec en plus le reversement par la France de deux lots de documents déclassifiés. Toutefois, le collectif se dit préoccupé car un troisième lot de documents annoncé est toujours attendu et cela semble quelque peu freiner la procédure.

A cet obstacle, s’ajoute la non-exécution  par la République de Côte d’Ivoire des mandats d’arrêt émis contre Blaise Compaoré et Hyacinthe Kafando, tous deux objets d’une procédure d’extradition depuis les 7 et 11 mars 2016. « Dans cette affaire, il y a un personnage clé qui est Blaise Compaoré. Il serait bon pour lui et ses subalternes qu’il puisse revenir au Burkina pour être entendu par la justice et qu’il puisse se défendre en donnant sa version sur tout ce qui se dit autour de cette affaire (…) Quand une personne est poursuivie et qu’il y a  un mandat contre cette personne, on se doit de l’exécuter » a affirmé Me Prosper Farama.

D’après Maitre Sankara, «Face aux réticences, il y a la persévérance des familles et des avocats constitués qui fondent leurs espoirs sur les engagements publics pris par les autorités politiques en particulier françaises et burkinabè, mais aussi sur le professionnalisme et la sérénité avec lesquels travaille le juge d’instruction du Tribunal militaire de Ouagadougou ».

L’espoir est permis et,  les conférenciers disent espérer que 2020 verra la clôture de l’instruction de ce dossier pour permettre d’aller vers une autre étape qui sera celle du jugement à proprement dit.

Fasozine

 

 

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