Dr Sékou Koureissy Condé : « Qu’est-ce qui empêche les chefs d’État africains à quitter le pouvoir ?… »
Ce mercredi 09 octobre, Dr Sékou Koureissy Condé, président de l’alliance pour le renouveau national (ARENA) était l’invité de nos confrères de l’émission ‘’ les Grandes Gueules’’ sur la radio Espacefm. L’ancien ministre de la sécurité dans le régime de Lansana Conté a expliqué les raisons qui font qu’en Afrique certains chefs d’Etat ont du mal à quitter le pouvoir. Plus loin, Dr Koureissy n’a pas manqué de souligner son désaccord avec le FNDC qui, selon lui, devrait plutôt se faire consulter. Histoire de profiter de l’occasion pour dire encore plus haut qu’ailleurs son opposition à tout projet de nouvelle constitution.
Lisez cet extrait :
« Je suis pour la consultation. Lors des consultations, vous vous adressez au président de la République pour lui dire que vous êtes à votre second mandat et voilà des garanties que nous vous offrons.
Premièrement l’immunité, c’est-à-dire la non poursuite. Un chef d’État a tous les attributs du pouvoir, un chef d’État a les moyens de coercition et les moyens de facilitation. A ce titre-là, lors qu’il veut quitter le pouvoir, il a besoin de garanties, je parle de l’exemple en Afrique et je me souviens de la Gambie comme avant-hier. Qu’est-ce qui empêche les chefs d’État africains à quitter le pouvoir ? A partir de ce moment-là, donnez-leur des garanties. Donc allons à la consultation, présentons des garanties suffisantes à celui qui exerce ce pouvoir aujourd’hui. C’est à lui de nous dire, face à ces garanties, j’ai d’autres garanties pour me permettre de continuer à faire ceci ou cela, à ce niveau, le débat est créé.
Lorsque vous voyez la réalité africaine, 54 États, pas de pays développé et pour quelle raison ? C’est parce que le jeu démocratique ne s’adapte pas aux réalités socioculturelles, c’est-à-dire que nous voulons copier, photocopier des réalités qui ne s’adaptent ni à notre culture du pouvoir ni à notre tempérament. Je voudrais que lorsqu’un chef d’État africain veut quitter le pouvoir, qu’il quitte en toute tranquillité et en toute sérénité et que la suite lui soit accordé en termes de respect dû à son rang. Si la justice constate des malversations, trouve des choses vérifiables, naturellement, la justice fera son travail. Mais l’expérience a prouvé que ce n’est pas toujours le cas. On est toujours remplacé par un imbécile et on remplace toujours un con. C’est à dire que les gens ne sont pas capables de se parler en partant et de se parler en venant et c’est le peuple qui en souffre ».
Décryptage Almamy Bamba