Qu’est-ce qui avait empêché Alpha Condé d’organiser le référendum lors de sa première mandature ?
Aboubacar Sylla répond
Au siège de l’Union des Forces du Changement (UFC), formation politique qu’il dirige, le ministre des transports Aboubacar Sylla a donné des explications à la question souvent posée par les adversaires de Alpha Condé, notamment pourquoi ‘’le président guinéen n’a pas penser à changer la constitution de son pays au cours de s première mandature’’.
Lisez ci-dessous un extrait de son intervention :
« Pour le référendum, nous avons une position très simple. Nous avons dit que cette constitution est une constitution de transition. Elle a été élaborée dans le fond et dans la forme pour permettre à la Guinée de quitter le cap de transition militaire de manière à ce que notre pays retombe dans l’ordre de constitution normal avec un nouveau gouvernement civil. C’est pour ça que cette constitution a été rédigée et adoptée en un temps record. Le texte a été promulgué par un président qui n’avait non plus pas de légitimité parce qu’il n’a pas été élu. Mais, il était un président intérimaire comme on l’appelait pendant la transition. Nous avons tous accepté cela parce que ça permettrait à la Guinée de passer de la phase de transition. Et la communauté internationale, et les Guinéens, tout le monde était pressé que ces élections se tiennent. On a longtemps accepté cette constitution qui n’a aucune légitimité et au sein de laquelle il y a des contradictions entre certaines dispositions. La deuxième des choses, ce que nous sommes aujourd’hui le seul pays au monde qui évolue avec une constitution qui n’a pas de légitimité. Et que ce n’est pas une constitution qui a reçu l’aval du peuple. Ce qui fait que finalement, Cette constitution n’est plus le contrat social qui doit régir l’ordre fondamental. C’est-à-dire, un contrat par lequel les habitants d’un pays décident d’être régis par des textes, par des lois, pas des institutions, par des règlements dans les domaines politiques, économiques et même familiaux. Le professeur Alpha Condé et son gouvernement n’ont pas eu le temps pendant ces 9 ans de proposer un référendum au peuple de Guinée pour avoir une nouvelle constitution. Dès que le professeur a prêté serment en décembre 2010, dès début 2011, il s’est créé une coalition qu’on a appelée collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition, un groupe de partis qui ont l’objectif d’amener le régime à organiser les élections législatives pour terminer la transition. Donc, on est restés dans ces perpétuelles revendications (…). C’est maintenant qu’on a le temps de passer à l’adoption d’une nouvelle constitution. Nous avons fait deux ans d’Ebola où rien n’était possible. Nous avons fait trois ans en train de revendiquer pour des élections qui ont eu lieu en 2018 et jusqu’à présent on n’en est pas pratiquement sortis … »
Propos recueillis par Thierno Abdoul Barry